MARCHÉ : REPRISE EN VUE !

Si les prix des actifs immobiliers stagnent et les transactions sont en légère baisse, certains segments se portent bien. Les fruits des OPCI et de la bonification de l’espace urbain se font toujours attendre.

La situation du marché immobilier intrigue, après cette première moitié de l’année 2018. La légère relance de la demande générale et le bon comportement du marché haut de gamme font s’interroger professionnels et particuliers, et le secteur bancaire demeure donc à l’affût. La folie de la fin des années 2000 étant désormais derrière nous, de profondes mutations, comme l’engouement pour le locatif ou le périurbain, apparaissent néanmoins en filigrane, des changements auxquels les consommateurs, promoteurs, praticiens et même administrations devront définitivement se soumettre.

Ainsi, les prix des actifs immobiliers se sont quasiment stabilisés, tandis que le nombre de transactions générales a enregistré une baisse sensible de 2,3% durant le premier trimestre 2018, selon les données de Bank Al-Maghrib et de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). Les prix des biens résidentiels ont augmenté de 0,2%, ceux des terrains ont diminué de 1,1%, alors que les biens à usage professionnel se sont quasiment stabilisés, précisent BAM et l’ANCFCC dans un document qui retrace la tendance du marché immobilier au cours du 1er trimestre 2018. Les ventes de biens résidentiels ont régressé de 3,3% et les terrains de 4,9% au moment où les actifs à usage professionnel ont augmenté de 13,8%.

Durant le 1er trimestre 2018, l’Indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a affiché des évolutions différenciées dans les principales villes. Les baisses ont varié de 0,9% à Meknès à 6,6% à Marrakech, les hausses de 0,4% à Fès à 2% à Agadir. Quant aux transactions, les progressions des ventes ont oscillé entre 5,4% à Kénitra et 60% à Tanger, et les replis de 2% à Meknès à 39,9% à Marrakech. Les professionnels ne paniquent pas pour autant, puisque la tendance est profonde et qu’il faudra sûrement attendre la deuxième moitié de 2018 pour constater les avancées, de même que les fruits des nouvelles mesures prises. En effet, l’introduction sur le marché financier de l’organisme de placement collectif immobilier (OPCI) – produit d’investissement immobilier ayant pour objet principal la construction ou l’acquisition d’immeubles- contribuera sans doute à la reprise du secteur. D’autant plus que la loi de Finances 2018 a introduit une nouvelle mesure visant à aligner les activités bénéficiant du régime de l’exonération totale et permanente de l’Impôt sur les sociétés avec celles dont l’exercice est autorisé par la loi n° 70-14 régissant les OPCI. Une deuxième mesure introduite par la loi de Finances 2018 concerne la clarification du mode d’imposition des dividendes distribués par les OPCI, lesquels bénéficiaient d’un abattement de 100% lorsqu’ils étaient perçus par des personnes morales soumises à l’IS. La mesure introduite par la LF 2018 a pour objet de rétablir l’imposition des dividendes distribués par les OPCI aux actionnaires personnes morales soumises à l’IS dans les conditions de droit commun et sans abattement. Les dividendes distribués aux actionnaires personnes physiques deviennent imposables, par voie de retenue à la source, à l’IR au taux de 15%. Pour les entreprises soumises à l’IR au titre du revenu professionnel déterminé selon les régimes du RNR et du RNS, les dividendes distribués sont à inclure dans le résultat de l’entreprise et à soumettre au barème progressif de l’IR. Et des fois, le hasard fait bien les choses.

En effet, les initiatives gouvernementales coïncident avec l’accélération des programmes des villes nouvelles comme Chrafate et Lakhyayta, le lancement du chantier de la ville sino-marocaine «Mohammed VI Tanger Tech». L’avancement d’autres chantiers tels que le programme étatique «Villes sans bidonvilles» et la promotion de l’habitat abordable (Tétouan, Ksar El Kébir, Settat, Lebrouj et Moulay Yaâcoub) viennent appuyer la bonne perspective 2018. Les professionnels s’accordent en tout cas sur le fait que l’année 2018 sera décisive pour la croissance du marché immobilier marocain qui devrait retrouver sa stabilité, mise à mal depuis quelques années par la présence de différents facteurs. Les mutations en cours enclencheront-elles une sélection naturelle, avec un nivellement par le haut ?

Le déficit en logement toujours en réduction.

Le ministère vient de dévoiler les principaux résultats de l’étude relative à l’évaluation des programmes de logements sociaux à 250.000 DH et du programme de logements à faible valeur immobilière à 140.000 DH. Les principaux résultats issus de l’étude relative à l’évaluation du programme de logements sociaux à 250.000 DH à fin 2017 montrent que 579.122 unités de logements ont été mises en chantier depuis 2010, dont 366.462 déjà achevées et 212.660 en cours de réalisation. De même, l’offre annuelle moyenne en logement social (LS) est de l’ordre de 46.000, sachant que 92% des programmes sont réalisés par des promoteurs privés. L’étude montre en outre que 70% des logements achevés sont concentrés dans trois régions, à savoir Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kénitra, sans oublier la création d’emplois avec 27.700 postes créés par an entre 2010 et 2017.

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