Les taux des crédits immobiliers au Maroc à leur plus bas historique!

Hors conventions et promotions, les taux fixes démarrent à 4,20% HT et les taux variables à 3,80%. Pour le crédit à la consommation, c’est à partir de 6%. Des niveaux confortables pour les emprunteurs mais pas sans risque pour les banques.

Il y a quelques années, ces niveaux de taux ne pouvaient être observés que dans les pays développés où le coût de l’argent est faible (inflation et croissance modérées, bonne notation souveraine…).

Aujourd’hui, ils sont proposés au Maroc suite à la conjonction de plusieurs facteurs. Ces taux sont certes plus élevés que ceux appliqués actuellement dans un pays comme la France où les crédits sont accordés à partir de 1%. Mais il faut savoir qu’au sein des pays de la zone euro, le taux directeur est toujours de 0% alors qu’il est à 2,25% au Maroc.

Quoi qu’il en soit, un taux fixe de 4,20% HT pour un crédit immobilier, hors conventions et promotions qui plus est, n’a jamais été observé au Maroc. Il n’est certes accordé qu’aux “bons clients” pour une durée d’emprunt ne dépassant pas 7 ans, mais il s’agit tout de même d’un niveau inédit.

Selon le courtier en crédits meilleurtaux.ma, les niveaux les plus intéressants observés début mars varient, pour le taux fixe, entre 4,20% et 4,50% sur une durée de 7 ans. La fourchette passe à 4,50%-4,90% sur une durée de 25 ans.

Pour les taux variables, les meilleurs niveaux sont compris entre 3,80% et 4,20% sur une durée de 7 ans et entre 4,20% et 4,50% sur 25 ans.

Ces taux relevés par la filiale marocaine du courtier français ont été vérifiés par Médias24 directement auprès des réseaux d’agences bancaires.

A partir de 4,20% chez Crédit du Maroc

Chez Crédit du Maroc, par exemple, les taux fixes pour le crédit immobilier varient entre 4,20% et 5,30% hors taxes, en fonction du profil du client et de la durée du prêt.

Pour le crédit à la consommation, un chargé de clientèle annonce des taux compris entre 7% et 9%. Mais sur son site, la filiale marocaine du groupe français Crédit Agricole annonce un taux effectif (frais annexes compris) inférieur à 7%.

Ce même chargé de clientèle précise que ces taux sont légèrement inférieurs aux niveaux appliqués en 2017. “La concurrence dans le secteur est rude. Il faut être compétitif pour grignoter ou au moins garder ses parts de marché”, explique-t-il.

Cette concurrence a même fini par pousser les grands du secteur à se rapprocher des niveaux les plus attractifs sur le marché. Lundi 16 avril, une nouvelle grille de taux a été adoptée par le réseau d’Attijariwafa bank.

Au lieu d’une fourchette comprise entre 5% et 5,95% pour les taux fixes des crédits immobiliers, la banque applique désormais entre 4,50% et 5,50%.

Pour le crédit à la consommation, AWB applique toujours un taux compris entre 7,5% et 10,95%, hors conventions et conditions spécifiques à certains profils.

Chez une autre grande banque à capitaux marocains, dont les responsables souhaitent garder l’anonymat, le taux fixe pour les crédits immobiliers, hors conventions et packages, est resté inchangé à 4,99% hors taxe, quelle que soit la durée. Un niveau relativement intéressant pour les crédits sur 25 ans, surtout qu’il peut être légèrement revu à la baisse en faisant jouer la concurrence.

Pour le crédit à la consommation, le taux facial chez cette banque a été ramené de 9,50% à 9,15% HT, hors conventions, packages et promotions. Les responsables de la banques précisent qu’ils peuvent descendre à 6,35% dans certains cas.

Chez d’autres banques comme Société Générale Maroc, des remises sont accordées sur le crédit à taux variable. Ce qui peut s’avérer intéressant à court terme mais risqué à long terme, les taux pouvant remonter progressivement si l’inflation et les déficits du Maroc (budgétaire et extérieur) repartent à la hausse.

Les autorités de régulation tirent la sonnette d’alarme

En tous les cas, cette même possibilité fait peser un risque important sur les banques. Car accorder actuellement un crédit immobilier sur 25 ans à un taux fixe de 4,50% peut coûter cher en cas de renchérissement du coût de l’argent.

Les établissements ont certes renforcé de manière significative leurs fonds propres ces dernières années et continuent à le faire. Elles ont également limité la progression de leurs charges (moins d’ouverture d’agences grâce à la digitalisation) et maîtrisé leur coût du risque (meilleure sélectivité des clients) pour pouvoir être compétitives.

Il n’empêche que la concurrence a fait fondre les marges d’intérêt alors que les autres sources de revenus (commissions et opérations de marché) tardent à prendre le relais.
Certaines banques sont même accusées d’accorder des crédits à perte.

Bank Al-Maghrib et le comité de surveillance des risques systémiques ne ratent d’ailleurs aucune occasion pour alerter sur le niveau élevé du risque de taux d’intérêt, “dans un contexte de forte concurrence et d’une croissance des crédits portée par les crédits immobiliers à taux bas”.

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