Ciment: Recul de 15% des ventes en mars

«Avec les précipitations de printemps, il faudra attendre mai pour voir une stabilisation du marché du ciment et espérer plus de visibilité. C’est probablement en ce mois d’avril qu’on reverra un pic des ventes», explique David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction (FMC).

Sur le seul mois de mars, les ventes ont chuté de 15,11% en glissement annuel, pour atteindre 1,12 million de tonnes. Au cumul trimestriel, la baisse atteint 6,91% avec 3,3 millions de tonnes consommées.

La régression des ventes a touché toutes les régions, au mois de mars, à commencer par les pôles de Casablanca – Settat (-19,1% à 236.503 tonnes), Fès – Meknès (-36,7% à 79.167 tonnes), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (-27,7% à 118.030 tonnes) et Rabat-Salé-Kénitra (-19,45% à 129.680 tonnes). Inversement, les consommations sont en hausse à Marrakech – Safi (+7,9% à 176.785 tonnes), à Drâa – Tafilalet (+17,4% à 43.961 tonnes), à Guelmim – Oued Noun (+35,4% à 18.072 tonnes) et à Dakhla – Oued Ed-Dahab (+23,3% à 9.915 tonnes).

Sur les canaux de distribution, le négoce a écoulé environ 68% du ciment consommé au mois de mars (763.685 tonnes), avec des pics à Casablanca-Settat (131.652 tonnes) ainsi que Marrakech-Safi (113.668 tonnes). Vient juste après, l’industrie du béton prêt-à-l’emploi (BPE), qui en absorbe près de 14% (162.278 tonnes), suivi du préfabriqué (8,9%) et le BTP (8,7%).

Les temps sont durs pour l’industrie du béton préfabriqué. Les ventes de ce matériau ont fléchi de 12,24% par rapport à mars 2017. La consommation de béton préfabriqué a atteint 100.454 tonnes contre 114.461, un an auparavant. Le repli du marché du préfabriqué inquiète les professionnels, qui explorent de nouvelles niches pour booster les ventes, notamment les agglos ponce, regards préfabriqués… (Cf. L’Economiste du 15 février 2018).

A l’instar de l’industrie du préfabriqué, les autres canaux de distribution du ciment enregistrent une baisse des volumes absorbés: le BPE (-10,54%), le bâtiment (-26,71%) ainsi que le négoce (-17,10%). Les travaux publics (TP) ont, quant à eux, fait exception en consommant 7.558 tonnes supplémentaires (+17,32%) par rapport à mars 2017. Les causes de la baisse de consommation du ciment sur le marché sont multiples.

D’une part, le repli des mises en chantier dans le bâtiment (30% des constructions consomment des igloos à béton). D’autre part, le ralentissement des mises en chantier dans l’immobilier: la forte pluviométrie, accompagnée de rafales de vent et des orages par endroits, combinées au marasme dans l’immobilier. Par ailleurs, les producteurs du préfabriqué paient la taxe spéciale sur le ciment ainsi que celles sur l’acier et le sable. S’y ajoute, la concurrence des produits de substitution tels que les briques.

Enfin, par catégorie de produits, le CPJ 45 monopolise plus de la moitié des consommations avec une part de 53,1%, suivi du CPJ 55 (22,5%) et le CPJ 35 (20,1%). Le reliquat est réparti entre le CPA 65 (3%), le CPA 55 (1,1%) et le CPJ 65 (0,2%).

L’Economiste

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