– Qu’adviendra-t-il de la dette globale restante de 2,9 milliards de DH?
– Ahmed Ammor: La dette globale restante se compose d’une dette bancaire de l’ordre de 1,1 milliard de DH et une dette privée de près de 1,8 milliard de DH. La dette bancaire est aujourd’hui totalement adossée à des projets immobiliers et sera remboursée presque totalement en 2018. La dette privée quant à elle fera l’objet d’un reprofilage. Des protocoles d’accord ont été signés avec les détenteurs d’obligations et de billets de trésorerie, fixant les modalités de remboursement avec une franchise permettant au groupe de respirer les premières années et ainsi d’allouer toutes ses ressources à la production. En conclusion, nous passerons donc à une dette globale de moins de 2 milliards DH à fin 2018 et de moins de 100 millions de DH d’intérêts.
– Justement, en parlant de ressources, qu’en est-il de l’augmentation de capital, l’un des axes importants de votre plan de restructuration?
– L’actionnaire de référence, Mohamed Alami Lazraq, fort de sa confiance dans le groupe Alliances, s’était engagé dès le début du processus de restructuration à injecter un montant de 300 millions de DH en vue d’une augmentation de capital future. Aujourd’hui, c’est chose faite. C’est d’ailleurs en grande partie ce qui a permis au groupe de reprendre en 2016 une cadence normale des travaux sur la totalité de ses projets. Aujourd’hui, ces 300 millions de DH sont logés en comptes courants d’associés en attendant de boucler l’opération de reprofilage. Par la suite, il sera procédé à une augmentation de capital plus importante.
– Vous avez cédé un nombre très important d’actifs pour vous désendetter, que reste-t-il?
– Il s’agit là d’une bonne question. Aussi, j’aimerai apporter une précision importante. En effet, la quasi-totalité des actifs que nous avons cédés sont des produits finis (lots, appartements, villas…). Seuls deux fonciers ont été cédés. Pour l’un de ces fonciers, Alliances reste l’opérateur (en MOD) avec in fine un partage des bénéfices à parts égales avec le cessionnaire. Par conséquent, notre réserve foncière n’a pas été altérée étant donné que nous continuons à détenir, dans différentes régions du Royaume, des fonciers stratégiques à développer avec une forte valeur ajoutée. A cela s’ajoutent bien entendu les projets en cours de développement à différentes phases de réalisation.
– Où en êtes-vous précisément aujourd’hui sur ces projets?
– Aujourd’hui, le groupe travaille au Maroc sur un ensemble de projets pour faire à la fois du résidentiel et du social avec un foncier stratégique de l’ordre de 1.400 ha. Dans le domaine du social, Alliances Darna a déjà livré près de 70.000 unités et travaille actuellement sur 30.000 unités à livrer. Aussi, Alliances Darna continuera d’être à l’avenir un acteur de premier plan dans la promotion immobilière au niveau national. En Afrique, le groupe consolide ses positions. Il vient de livrer une première tranche d’un projet social en Côte d’Ivoire et le projet de construction de 8 hôpitaux et de logements ainsi que la réhabilitation de 3 CHU, au Cameroun, connaît un bon avancement. Par ailleurs, le groupe Alliances, précurseur du métier de prestations de services (ndlr: MOD, contractant général…), a récemment renforcé ses équipes pour faire face à son carnet de commandes (ndlr: Taghazout, Sindibad, siège CIMR, Orchidée du Sud, Côte d’Ivoire et Cameroun). Comme vous le voyez, le groupe Alliances retrouve une structure financière saine qui lui permet d’appréhender l’avenir de manière sereine en se basant sur un plan de développement à la fois ambitieux et maîtrisé.
L’Economiste