Immobilier: «Le luxe ignore la crise!»

«IL n’y a pas de crise dans l’immobilier haut standing», tient à préciser Martin Desveaux, DG de Bouygues Maroc. Il s’agit, selon ce spécialiste du premium, «d’une régulation du marché après l’euphorie de 2008, qui n’avait pas de sens. C’était anormal il y a 8 ans. Aujourd’hui, le marché est en train de se stabiliser». La filiale du groupe français éponyme corrobore ce constat par les résultats d’une étude récente sur le marché résidentiel, commanditée auprès du cabinet conseil Colliers International. Une entité spécialisée dans les services et conseil immobilier, qui est rattachée à un groupe américain présent dans 67 pays. Les tendances fortes de l’étude font le bilan d’un total de 10.100 unités mises en commercialisation les 3 dernières années, uniquement au niveau de Casablanca. Ces offres sont réparties comme suit: 6.100 unités dans le très haut standing et 4.000 dans le haut standing à Casablanca. Même si la moyenne d’écoulement de ces biens tourne annuellement autour de 2.400 unités, la demande annuelle est encore plus importante: «Elle tourne autour de 1.000 unités pour le haut standing et 1.300 unités pour le très haut standing», conclut l’étude du cabinet Colliers. Par quartier, il y a des périmètres qui concentrent la plus forte demande, allant jusqu’à 200 transactions par an, sans pour autant que les prix baissent. Dans le segment premium du marché, le périmètre le plus prisé est situé dans les zones du Maârif, Racine et Gauthier (appelé communément Triangle d’or). «Le rythme de vente de cette zone est compris entre 0,3 et 5,4 unités par mois», déduit l’étude. C’est aussi cette zone qui concentre les prix les plus chers de Casablanca, voire de l’ensemble du Maroc. Pour preuve, le prix moyen du haut standing dans la zone précitée oscille autour de 23.000 DH le mètre carré, contre une moyenne de 18.700 DH sur le même segment dans le reste de la ville (soit un écart de 22%). Même tendance sur le très haut standing, dont le prix moyen varie entre 29.000 et 30.000 DH voire plus dans la zone Gauthier-Racine. Le même type de bien se situe dans une fourchette de 25.000 DH, dans les autres quartiers huppés de la capitale économique. Soit un différentiel de l’ordre de 15%. Sur les 9 premiers mois de 2017 (à fin septembre), 1.657 unités (HS et THS confondus) ont été écoulées à Casablanca, sachant que la demande annuelle sur ce type de bien est plus importante. Sur le premium, les prix peuvent aller de 5 à 10 millions de DH l’unité, voire plus (pour les duplex, lofts, appartements de grande superficie…) Parmi les quartiers qui concentrent la nouvelle offre premium, figurent Maârif, Gauthier, Racine, Casa Anfa, Beauséjour, la Corniche, l’Oasis, Dar Bouazza, Bouskoura…

Sur le segment du haut standing, l’offre est concentrée essentiellement au quartier des Hôpitaux, Mers Sultan, Maârif, Bourgogne, la Corniche, Beauséjour, Anfa, la Ferme Bretonne, Californie, ou encore Dar Bouazza et Bouskoura. Sur les deux segments (HS & THS), la demande annuelle tourne respectivement autour d’un millier de biens par an. Parmi les principaux promoteurs de ce segment, figurent Yasmine Signature, Thomas&Piron, Bouygues, Palmeraie Développement, Saham, KLK, Alliances, Prestigia, CGI…

Sur un tout autre registre, celui de l’immobilier commercial et retail, la superficie globale des centres commerciaux totalise quelque 285.000 m2, uniquement à Casablanca. S’y ajoute une offre supplémentaire de quelque 200.000 m2 qui sera bientôt injectée. La majorité de la future offre commerciale est programmée entre 2018 et 2020. Elle sera localisée essentiellement au Maârif (Mall I-Dune sur bd Massira), Marjane Marina, Garan, Auda (CFC)… Sur l’offre retail, la superficie est composée essentiellement par des malls structurés (61%). Sur l’existant, le taux d’occupation est supérieur à 75% au niveau de Morocco Mall et Anfa Place. Le reste de l’offre commerciale à Casablanca est réparti au rez-de-chaussée d’immeubles. «Environ 900 unités, soit l’équivalent de 80.000 mètres carrés des commerces sont en pied d’immeubles», fait valoir l’étude. Ce sont généralement des commerces qui abritent des enseignes, voire des franchises d’habillement-prêt-à-porter et ameublement. Bien évidemment, le reste est réparti entre cafés, restaurants, snacks, esthétique, voire d’autres types de négoce. Autre constat, les consultants relèvent un taux de vacance important d’environ 30%. Plusieurs magasins sont curieusement en veilleuse, d’autres fermés, et certains jamais occupés.

Leconomiste.com

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