Spécial immobilier : « La France, championne d’Europe des taux d’emprunt »

Selon Benoît Catel, directeur général du Crédit foncier, les taux d’intérêt du crédit immobilier ne devraient pas dépasser 1,65 % fin 2018.

Les faibles taux d’intérêt du crédit immobilier sont-ils susceptibles de remonter ?

Benoît Catel : Leur hausse a été minime en 2017. La période actuelle reste marquée par un niveau très bas, avec des taux d’emprunt avoisinant 1,50 %. D’ici à fin 2018, nous prévoyons une légère augmentation pour arriver à un taux d’intérêt de crédit immobilier de 1,65 %, ce qui reste un niveau très attractif. Il ne faut pas oublier que fin 2011 on empruntait à 4 % !

En matière de crédit immobilier, y a-t-il également une exception française ?

Oui. Un paradoxe, même ! La France distribuant essentiellement des taux fixes (98 %), les taux devraient y être plus élevés que chez nos voisins européens, qui, eux, proposent une part importante de taux variables. Or il n’en est rien : notre pays affiche le taux d’intérêt le plus bas parmi les grandes nations européennes.

Les prix ont augmenté en 2017 ; cela va-t-il nuire à la dynamique du marché de la pierre ?

De façon générale, la capacité d’achat immobilier des ménages pourrait être érodée par deux facteurs. Le premier porte effectivement sur la hausse des prix. En 2017, ceux des appartements ont augmenté de 5 % et ceux des maisons de 3 %, cette moyenne cachant des hausses beaucoup plus importantes, dans les grandes villes par exemple. Le second concerne certains dispositifs de soutien public qui ont été rabotés (prêt à taux zéro dans certaines zones) ou quasi supprimés comme l’APL Accession, qui permet aux foyers les plus modestes, devenant propriétaires, de bénéficier d’une aide financière mensuelle.

Est-il encore intéressant de devenir propriétaire ? N’y a-t-il pas trop de freins ?

Toutes les enquêtes confirment l’attachement viscéral des Français à la propriété. Récemment encore, nous avons interrogé 2 400 personnes et 85 % d’entre elles considèrent leur habitation comme un cocon et un lieu de vie pour recevoir. Cela dit, il reste nécessaire de lever plusieurs freins à l’accession immobilière, notamment ceux liés à la fiscalité. Par exemple, lors de son achat, l’acquéreur doit s’acquitter de droits de mutation qui représentent en moyenne 6 % du prix d’acquisition dans l’ancien. C’est un obstacle notable pour les ménages français les plus mobiles. Une réforme pourrait consister à réduire le montant de ces droits.

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