Dans une étude menée par le ministère auprès des jeunes marocains à l’étranger
68,8% de ces jeunes maîtrisent les langues nationales, trois quarts d’entre eux visitent le Maroc au moins une fois par an et 75% de ces visites dépassent un séjour de 16 jours dans le pays. En termes de retour, 62% d’entre eux envisagent de retourner au Maroc pour l’investissement, 48% pour y occuper un poste et 50% pour y passer leur retraite.
Le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration a réalisé au cours de l’année 2016, en collaboration avec l’ensemble des institutions nationales concernées par les questions de la jeunesse, une étude sur les besoins et les attentes des jeunes marocains résidant à l’étranger, afin d’améliorer les programmes qui leur sont destinés et de les adapter aux nouveaux contextes, aux niveau national et international. Cette étude a concerné un panel représentatif de 2.146 jeunes MRE de 15 à 30 ans résidant dans 6 pays, à savoir l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas.
L’étude en question a démontré que les jeunes MRE ont un fort attachement à leur mère patrie, cela se manifeste par la maîtrise des langues nationales, la fréquence des visites au Maroc, l’investissement au Maroc et le retour définitif au pays. En effet, 68,8% de ces jeunes maîtrisent les langues nationales, trois quarts d’entre eux visitent le Maroc au moins une fois par an et 75% de ces visites dépassent un séjour de 16 jours dans le pays. En termes de retour, 62% d’entre eux envisagent de retourner au Maroc pour l’investissement, 48% pour y occuper un poste et 50% pour y passer leur retraite. D’un autre côté, 85% des jeunes MRE préfèrent que leur conjoint soit marocain.
Les résultats concernant la dimension relative à l’intégration dans les pays d’accueil révèlent que 23% sentent une discrimination à accéder au marché de l’emploi et 36% ont des difficultés à poursuivre leurs études. Par ailleurs, 63% d’entre eux ont un niveau scolaire moyen supérieur au baccalauréat et 80% déclarent être soit en formation (élèves ou étudiants) ou occupés (salariés ou libéraux). Sur un autre volet, 75% des jeunes MRE vivent dans le foyer familial et déclarent avoir besoin d’accéder à leur propre logement. Sur le plan de la citoyenneté dans les pays d’accueil, l’enquête a révélé que 75% des jeunes enquêtés se sentent appartenir à leur pays d’accueil et 57% s’identifient porteurs des deux cultures à la fois. Cependant, seulement moins de 10% des sondés appartiennent à un parti politique ou à une association et 38% participent aux élections. A l’issue de ce travail d’investigation, une stratégie pour renforcer les liens avec les jeunes MRE est élaborée selon une approche systémique et multi-partenariale. Cette stratégie est bâtie autour de trois piliers (l’intégration dans les pays d’accueil, le renforcement des liens avec le Maroc et la citoyenneté dans les deux rives) et trois leviers stratégiques (veille sur les jeunes MRE, gouvernance-réseautage et médias-communication). Elle est, également, composée de 13 domaines d’action et 38 projets opérationnels conçue en pleine harmonie avec la stratégie nationale destinée aux Marocains résidant à l’étranger.
A noter que la méthodologie adoptée pour la réalisation de cette étude a été diversifiée et menée en plusieurs étapes, à savoir une capitalisation scientifique à travers une revue de la littérature en relation avec la problématique de la jeunesse migrante dans les pays d’accueil ; des entretiens avec les acteurs institutionnels au Maroc et dans les pays concernés; un benchmark international qui révèle que les expériences sont assez distinctes entre les pays d’accueil et les pays d’origine ; des rencontres avec la société civile agissant dans le milieu de l’immigration et des jeunes marocains résidant à l’étranger dans les pays d’accueil ciblés par l’étude ; et enfin une enquête sur le terrain auprès de jeunes MRE pour sonder l’adéquation des programmes mis en place et leurs besoins et attentes.
La réalisation de l’étude visait particulièrement à atteindre plusieurs objectifs, notamment l’identification des besoins et les attentes des jeunes MRE, selon les spécificités de chaque tranche d’âge, de sexe, ainsi que celles des pays d’accueil ; l’établissement d’un état de lieux des programmes existants par rapport aux attentes des jeunes MRE ainsi que des forces et faiblesses de ces programmes ; et enfin la définition d’une vision stratégique pour la mise en place d’une politique au profit des «jeunes MRE» adaptée à leurs besoins et à leurs attentes.