La hausse des prix des matériaux de construction fait réagir la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, qui alerte sur ses conséquences pour les marchés, mais aussi sur la pénurie de certains produits. Anice Benjelloun, vice-président de la fédération, décrit une situation tendue, avec des chantiers au ralenti ou à l’arrêt.
Les promoteurs immobiliers font face à la hausse des prix des matériaux de construction. Une hausse qui a démarré avec la crise Covid, mais que la guerre entre l’Ukraine et la Russie n’a fait qu’exacerber.
« Le rond à béton était à 6.200 DH la tonne ; après la crise du Covid et la dernière montée des prix, les prix ont atteint 13.000 DH la tonne. Mis à part le rond à béton, il y a aussi le bois, qui a connu une augmentation fulgurante. Le ciment a augmenté de 70 DH la tonne, la brique est maintenant à 2 DH alors qu’elle était à 1,20 DH… », nous apprend Anice Benjelloun, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
« Nous nous demandons si toutes ces augmentations sont justifiées ! En plus des hausses de prix, nous rencontrons également des pénuries de plusieurs matériaux comme le bois, le verre, l’aluminium… », poursuit-il.
Réelle pénurie ou spéculation ?
En effet, nombreux sont les opérateurs qui se plaignent de la rareté des produits sur le marché. Certains calibres de rond à béton par exemple, généralement disponibles, ne le sont pas actuellement. Il faut attendre plusieurs jours pour être servi.
Les délais de livraison s’allongent de plusieurs semaines pour d’autres matériaux comme le verre ou l’aluminium. « Là aussi, on se demande si la pénurie est un fait de marché, ou si elle est provoquée par de la spéculation dans certains cas », s’interroge le vice-président de la fédération.
Il confirme toutefois que « le marché est tendu ». « Ces hausses et pénuries des matières premières entraînent des retards, voire des arrêts de chantier. Et c’est toute la chaîne de production qui s’en trouve impactée. Le carrelage, l’électricité, la plomberie, le sanitaire, les notaires, les architectes, etc », alerte Anice Benjelloun.
« Nous craignons un risque systémique qui menace également l’emploi. Un chantier au ralenti ou à l’arrêt, ce sont des ouvriers qui ne travaillent pas. C’est un secteur, rappelons-le, qui emploie directement et indirectement un million de personnes, soit 4 à 5 millions de personnes à charge. »
Une intervention du gouvernement est sollicitée
La FNPI pose également la question du sort des entreprises ayant des marchés avec l’État ; des marchés octroyés pour un montant donné, avec un calendrier d’exécution des travaux.
« Les promoteurs immobiliers ayant réalisé des conventions avec l’Etat, avec des délais définis, se trouvent en grande difficulté pour des raisons indépendantes de leur volonté, étant donné la pénurie des matériaux. Quelles mesures peut prendre l’Etat pour remédier à leurs problématiques ? Une rallonge des délais des conventions ? « , se demande le vice-président de la FNPI.
La fédération a contacté les ministères de l’Habitat et de l’Industrie et du commerce en vue de les sensibiliser à la situation du secteur.
Source : medias24.com