Immobilier : Neuilly-sur-Seine plus cher que Paris

La barre symbolique des 10 000 € du m² a été franchie à Neuilly selon le baromètre de l’expert de l’immobilier LPI – Se loger. La ville des Hauts-de-Seine est désormais la plus chère de France.

Neuilly-sur-Seine, ville la plus chère de France ! Voilà le principal enseignement à tirer du dernier baromètre LPI- Se loger établi sur la base de données fournies par 14 acteurs de l’immobilier. A Neuilly, le prix moyen du m² s’affiche désormais en cinq chiffres et culmine à 10 344 €, soit quelques centaines d’euros de plus qu’à Paris où le prix moyen au m² est de 9 857 €. Des chiffres qu’il convient néanmoins de nuancer puisque dans les faits, le prix immobilier dépasse déjà les 10 000 € dans près de la moitié des 20 arrondissements de la capitale.

Même s’il les juge « hallucinants », Michel Lechenault, responsable éditorial de Se loger, assure, dans le même temps, ne pas être surpris par les tarifs affichés dans les villes les plus huppées des Hauts-de-Seine. « Ces prix très élevés résultent d’une demande qui se révèle très forte et d’une offre qui, elle, est en fait assez limitée, pose-t-il d’emblée. Un bien de qualité avec trois chambres, bien situé, part en moins d’une semaine. Même s’il est très cher… »

Les professionnels de l’immobilier évoquent un effet Brexit
Et à Neuilly, voisine cossue du quartier d’affaires de La Défense, ce phénomène induit par la pénurie de logements semble amplifié par les conséquences du Brexit, qui prévoit la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. « Il l’est d’autant plus que les Français qui reviennent de Londres sont habitués à des prix de l’immobilier stratosphériques, analyse Michel Lechenault. Résultat, devoir payer 10 000 € le m² leur semble presque abordable. »

Cet effet Brexit, Olivia Pottier ne le conteste pas. Mais la directrice de l’agence Emile-Garcin, explique toutefois qu’il est encore difficile d’en mesurer le réel impact sur le marché de l’immobilier. « Pour l’heure, l’essentiel de notre clientèle reste franco-française, observe-t-elle. C’est vrai qu’on voit des gens revenir mais pas seulement d’Angleterre… » Un constat confirmé par plusieurs professionnels de l’immobilier qui, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, disent observer le retour de fortunés contribuables, partis pour la Belgique ou d’autres horizons fiscalement plus accueillants après l’élection de François Hollande en 2012.

La proximité de Paris, atout numéro 1
Reste qu’aux yeux d’Olivia Pottier, l’attrait pour Neuilly-sur-Seine se veut davantage structurel que conjoncturel. « C’est une ville qui reste très prisée parce qu’elle offre des biens de standing, un cadre de vie agréable, sûr et verdoyant, de bons services publics ainsi que des établissements scolaires de qualité, énumère-t-elle. Le tout, à deux pas de Paris… »

Car la proximité de la capitale reste un argument de poids aux yeux des acheteurs. « C’est en partie ce qui explique les prix pratiqués dans des villes comme Neuilly, Levallois ou Issy-les-Moulineaux, qui sont considérées par beaucoup comme des arrondissements de Paris, confirme Michel Lechenault. Il s’agit de villes bien desservies par les transports et situées proches de centre d’affaires avec des bassins d’emplois importants. Elles réunissent des critères qui restent primordiaux aux yeux des acquéreurs. »

QUATRE AUTRES VILLES DES HAUTS-DE-SEINE DANS LE TOP 5 DU GRAND PARIS
La flambée des prix ne relève pas de l’épiphénomène et Neuilly est loin d’être une exception dans le département. A ses côtés, trois autres communes des Hauts-de-Seine figurent dans le top 5 des villes les plus chères du Grand Paris.

Dans ce hit-parade, juste après Neuilly et Paris, arrive en effet Levallois, où le prix moyen au m² a bondi de 12,3 % sur les douze derniers mois pour atteindre 8 544 €. Suivent ensuite Boulogne-Billancourt et ses 7 890 € puis Issy-les-Moulineaux avec 7 308 €/m² (+10,8 % en un an).

« Ce dont on peut être sûr, c’est qu’il n’y aura pas d’effondrement du marché »
« Sur les deux dernières années, le marché a été euphorique et aujourd’hui, on arrive à un prix moyen, sur la métropole parisienne, d’environ 7 000 € du m², observe Michel Lechenault. A titre de comparaison, le prix moyen dans la métropole bordelaise, pourtant la plus chère de province, est de 4 500 €/m² et de 3 600 € pour l’ensemble de la France. »

Reste à savoir si les prix, sur le territoire du Grand Paris, vont continuer à augmenter. « Ce dont on peut être sûr, c’est qu’il n’y aura pas d’effondrement du marché » prédit Michel Lechenault, qui évoque davantage « une stabilisation des prix », voire « un léger tassement ».

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