Le marché immobilier de luxe est arrivé à saturation. Certes, les offres sont là et les prix ont baissé, mais l’inadéquation offre/demande perdure encore. Résultat: les stocks d’invendus augmentent.
Certains chantiers sont à l’arrêt ou tournent au ralenti que ce soit à Casablanca, Bouskoura, ou à Marrakech, Tanger… Un constat partagé, d’ailleurs, par plusieurs acteurs du secteur. La demande existe, mais les acquéreurs prennent leur temps avant de sauter le pas.
C’est aux promoteurs de proposer un produit avec bon rapport qualité/prix. Selon une enquête sur la demande en logement réalisée par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, il existe près de 1,5 million d’acheteurs potentiels, tous segments confondus.
«Le défi majeur est la mise en place de programmes adaptés au contexte marocain, permettant de donner un nouveau souffle au marché immobilier en corrélation avec les besoins et les attentes des ménages», apprend-on auprès du département de l’Habitat.
Sur le terrain, les promoteurs immobiliers sont en train de revoir leur modèle économique pour réduire leurs coûts et mettre en place de nouvelles offres alléchantes. Palmeraie Développement, Yasmine Signature, Somed, Bouygues Immobilier… la concurrence est rude.
«L’avenir du luxe passe par l’innovation pour une meilleure adéquation offre-demande. Le vrai marché durant les 5 prochaines années se situera entre 2 et 3 millions de DH», fait valoir Mohamed Ben Ouda, directeur général du groupe Palmeraie Développement qui vient de repenser sa stratégie haut standing. Ces prix sont loin des villas proposées actuellement entre 7 et 12 millions de DH. Autre contrainte, le marché n’est pas régulé.
En l’absence d’un cahier des charges spécifique à ce segment, l’anarchie y règne en maître. N’importe qui peut construire un bien immobilier et le proposer en tant que produit haut standing. Les prix varient entre 9.000 et 30.000 DH/m². «Le haut standing n’est pas lié à une surface, mais à un cadre de vie, aux commodités, aux services, à la finition…», insiste Mohamed Ben Ouda.
En créant Palmeraie Immobilier, le groupe Palmeraie propose du luxe abordable à des prix à partir de 800.000 DH pour les appartements et 2,1 millions de DH pour les villas. Cette marque remplace Palmeraie Luxury Living.
«Le confort et le bien-être sont des éléments importants de la qualité de vie dans un logement. Le bruit, les odeurs, l’absence de lumière naturelle et la mauvaise qualité de l’éclairage artificiel, les fortes chaleurs et le froid peuvent constituer un inconfort pour les usagers et même impacter leur santé», souligne Zakaria Sadik, expert dans la construction durable. Et d’ajouter: «Le choix de matériaux de finition sains est indispensable pour garantir une bonne qualité d’air intérieur».
Les grands groupes immobiliers ne lésinent pas sur les moyens. Choix du site, style architectural, certification qualité (HQE), matériaux à faibles impacts sanitaires, confort acoustique, confort thermique, confort lumineux, qualité de l’air intérieur, ergonomie, ondes électromagnétiques, handicap-accessibilité, sécurité des personnes, sûreté des biens et des personnes… Autant d’indicateurs de performance et de durabilité que les promoteurs mettent en avant pour attirer une clientèle de plus en plus avertie.
Ces derniers en font même des arguments de vente. L’enjeu est grand: écouler le plus rapidement possible les biens construits pour une meilleure rotation du capital. Chose qui s’avère difficile pour certains groupes qui détiennent des stocks d’invendus. L’exemple le plus flagrant est celui de la lville verte de Bouskoura qui abrite une panoplie de projets luxueux dont une bonne partie n’a pas encore trouvé preneur. Pareil pour des logements de luxe à Marrakech.