Immobilier : l’Ile-de-France ralentit, des métropoles régionales prennent le relais

Le manque d’offres et les grèves ralentissent le marché francilien. Selon le dernier baromètre des prix de l’immobilier de MeilleursAgents.com, en Province, on note une redistribution des premiers rôles.

A Paris et dans sa banlieue, le marché immobilier s’essouffle. Dans la capitale, qui a passé la barre des 9.000 euros le mètre carré en avril , la hausse ralentit. Les prix n’y augmentent plus, sur un mois, que de 0,1 % (+ 2,3 % depuis le début de l’année, voir illustration), note le baromètre de mai de Meilleurs Agents.com, qui s’appuie sur les nouveaux indices des prix immobiliers (IPI) lancés avec « Les Echos ».

En banlieue, le mouvement de reflux, déjà observé le mois dernier, se poursuit. En petite et grande couronne, les prix ont encore diminué de 0,1 % en avril, soit respectivement – 0,3 % et – 0,4 % depuis le début de l’année. L’immobilier francilien cale alors que les conditions de financement restent globalement attrayantes . « Le marché conserve un dynamisme latent, nuance Sébastien de Lafond, président et fondateur de MeilleursAgents.com. Les logements mis en vente au juste prix trouvent toujours très rapidement acquéreur. Mais, à Paris et en Ile-de-France, les stocks de biens à vendre sont aujourd’hui au plus bas. ».

Moins de visites
Dans ces conditions, le mécanisme d’achat-revente se grippe. Les propriétaires, qui souhaitent changer d’habitation, tiennent à sécuriser leur achat avant de vendre leur bien. Ne trouvant pas ce qu’ils cherchent, la vente attend et le marché se met en pause. La grève est un autre élément perturbateur observé dans des agences immobilières en Ile-de-France. Elle-même fait suite à des mauvaises conditions météorologiques, qui ont rendu certaines communes difficilement accessibles. Les deux conjugués commencent à peser sur la demande dans une période classiquement propice au marché. C’est en effet en ce moment que les familles se lancent sur le marché pour être sûres d’être installées pour la rentrée scolaire de septembre.

La revanche de Lyon
En région, le marché demeure vigoureux dans les grandes villes en vogue avec une redistribution des premiers rôles parmi elles. A Bordeaux, le recul des prix initié depuis trois mois continue. Après de nombreux mois de hausse ininterrompue (+ 8,3 % en un an), les prix bordelais baissent : – 0,4 % sur le seul mois d’avril et – 0,1 % depuis le début de l’année.

Ce qui redonne à Lyon , pour la première fois depuis un an, la tête du palmarès avec + 8,8 % sur un an et + 0,9 % en avril. Par exemple, un 70 m², rue de la madeleine, dans le secteur prisé de la petite Croix-Rousse s’y est négocié à 339.000 euros. « Lyon était jusque-là cachée par Bordeaux, explique Thomas Lefevbre, directeur scientifique de MeilleursAgents.com. Moins à la mode que Bordeaux, la ville se distingue par un tissu économique important et un taux de chômage plus faible. »

Rennes, la « nouvelle Bordeaux » ?
Mais c’est surtout, à l’ouest, Renne qui émerge. « Rennes a tous les éléments pour devenir aussi dynamique que Bordeaux. Sa politique de développement des infrastructures séduit entreprises comme particuliers », avance Thomas Lefevbre. Autre argument majeur pour la ville : l’arrivée de la LGV ou ligne à grande vitesse, qui place la capitale bretonne à 1 h 30 en train de Paris depuis l’été dernier. Dans ce contexte, les agences constatent un regain important de la demande : « Des Rennais tentés auparavant de s’installer à Paris, Nantes ou Bordeaux décident finalement de rester dans la capitale bretonne, observe François Eveillard, responsable du réseau LFI. Par ailleurs, des Parisiens ou des Bretons partis il y a quelques années décident de (re)venir vivre à Rennes. »

Alors que la progression des prix rennais est limitée sur un an (+ 4,9 %), avril montre une embellie significative : + 1,1 %. Les prix sont encore raisonnables : à environ 2.650 euros/m², en moyenne, pour les appartements et près de 3.370 euros/m², pour les maisons.

Recul des prix à Nantes
A l’inverse de Rennes, Nantes est à la peine avec – 0,6 % en avril, – 1,4 % depuis deux mois et – 0,2 % en quatre mois. Les autres capitales régionales connaissent des sorts contrastés en avril : baisse à Toulouse (- 0,2 %), stabilité à Marseille, hausses limitées à Nice (+ 0,3 %) et à Strasbourg (+ 0,4 %), augmentations plus fortes à Lille (+ 0,6 %) et à Montpellier (+ 1 %).

lesechos.fr

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