Habitat participatif : des pionniers qui montrent la voie…

Nous sommes au début des années quatre-vingt. Quinze foyers post-soixante-huitards de Ramonville ont décidé de choisir leurs voisins et de se réunir pour inventer un nouveau mode de logement inédit, à mi-chemin entre la vie en communauté et le logement individuel : l’habitat groupé. Après cinq ans de tractation, le Hameau Mange-pommes a été créé non loin du canal du Midi avec ses maisons en ossature bois, sa salle de réunion collective et ses espaces verts partagés. «Un petit coin de paradis où tout le monde se connaît très bien», disait alors ces pionniers du Hameau, aujourd’hui à la retraite. «On a les clés des voisins, on s’entraide pour les courses ou on se prête nos voitures.. .c’est un luxe de vivre ainsi». Trente ans plus tard, le hameau existe toujours et a suivi de près l’expérience voisine de «L’Ouvert du Canal» qui a repris le flambeau. Désormais, l’habitat participatif est sorti de la marginalité. Et des programmes de logements sociaux ont même été imaginés sur ce modèle. Comme dans la résidence

Les Quatre Vents, inaugurée au mois de juin dernier par le maire de Toulouse dans l’écoquartier de la Cartoucherie où La Jeune Pousse, devenue Abricoop, qui rassemble une vingtaine d’habitants dans un des quatre immeubles de la cité, a planté sa graine. Ici les 180 résidents partagent une multitude de pièces communes, buanderies, salles polyvalentes, salles de musique, chambres d’amis, terrasses sur le toit, salle de bricolage, garage à vélo… Plusieurs dizaines de nationalités cohabitent dans la résidence, construite aux dernières normes d’isolation thermique et phonique. L’entretien des parties communes est organisé entre l’ensemble des habitants, pour faire baisser les charges de copropriété, la plus grande de ce type en France. Ce mode de vie peut-il être une solution pour l’apaisement des quartiers que l’on dit sensibles ?

«Pourquoi pas répond Stéphane Singer, le directeur de Fab-Hab. Mais il ne faut attendre la baguette magique qui fait le miracle là où toutes les politiques publiques échouent. Chaque projet est une expérience unique. Nous aurons peut-être des belles surprises dans ces zones urbaines où la solidarité et la convivialité sont parfois beaucoup plus réelles que dans un quartier neuf. Osons l’expérimentation»

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