Alliances retrouve son tonus

Très serein et confiant en l’avenir. Ahmed Ammor, DG d’Alliances et chef de file du plan de restructuration du groupe immobilier éponyme, se dit en ligne avec les prévisions et les orientations majeures du programme initié par ses équipes depuis 2015. Il en veut pour preuve: la quasi- totalité des fondamentaux qui se sont nettement améliorés en 2017.

Aujourd’hui, pratiquement tous les indicateurs sont au vert. «Le groupe retrouve une structure financière saine qui lui permet d’appréhender sereinement l’avenir», soutient le management. A l’origine de ce retour à l’équilibre, la conjugaison de plusieurs facteurs: le recentrage sur le coeur de métier (promotion immobilière), la mise en liquidation des sociétés spécialisées dans la construction (EMT, EMTB, EMTR), des solutions pour la station Lixus, l’augmentation du capital ou encore le renforcement de la gouvernance. Pour la station Lixus, le groupe est en train de négocier un avenant au cahier des charges pour intégrer des lots et reconfigurer la 2e phase avec des lots et des biens adaptés aux spécificités du tourisme national.

«C’est un processus qui en est à sa phase finale», confirme Ammor. Ce repositionnement du projet Lixus permettra à Alliances de sauver sa station balnéaire (200 ha). L’autre grand acquis de l’entreprise réside dans son plan de désendettement. A fin 2014, la dette était de 8,5 milliards de DH. Elle est passée à 4,7 milliards à fin 2017.

Du coup, l’endettement a été réduit de 45%. Le management s’engage à ce que la dette globale du groupe baisse à 2,9 milliards de DH en juin prochain pour descendre autour de 2 milliards à fin 2018. «Aujourd’hui, Alliances n’a plus de problème d’endettement.

Ce qui devra libérer de nouvelles capacités de développement», fait valoir Ammor. Le succès du plan de désendettement aura entraîné une baisse significative des frais financiers. Cette tendance devra se poursuivre et permettra de réduire davantage le montant des frais financiers à près de 100 millions de DH en 2018. Autres indicateurs au vert, le résultat net et le RNPG qui sont au-dessus des prévisions.

Ils enregistrent respectivement une forte progression (par rapport à fin 2016) de 41 et 21%. Cette performance s’explique à la fois par la contribution de l’habitat social et intermédiaire (Alliances Darna) et les projets en Afrique (Cameroun et Côte d’Ivoire notamment). Seul bémol, une baisse de 15% du chiffre d’affaires. En effet, le chiffre d’affaires consolidé s’élève à 3 milliards de DH à fin 2017, contre 3,5 milliards en 2016. Une contre-performance attribuée au glissement, au 1er semestre 2018, de l’opération de titrisation d’un montant de 1,1 milliard de DH.

«C’est juste un décalage d’une partie du chiffre d’affaires», tient à préciser le DG. Par ailleurs, les frais financiers ont considérablement baissé. Ils sont passés de 604 millions de DH (en 2014) à 170 millions en 2017. Soit une réduction de 72% des charges. D’ici la fin de l’année, les frais seront autour de 100 millions de DH, s’engage le management.

Côté perspectives, le groupe se dit attentif aux opportunités du marché de l’immobilier. Il suit de près les évolutions, voire les signes avant-coureurs d’une reprise. Mais la consigne est de rester très vigilants et surtout pas question de constituer des stocks. Car qui dit stocks, dit endettement et frais financiers en plus avec le risque d’absorber la marge bénéficiaire.

Pour capter la relance du marché, Alliances compte améliorer le produit, adapter davantage l’offre à la demande, réduire les coûts ou encore optimiser les encaissements. Le promoteur est résolu à renforcer l’activité de lotissements, ainsi que le logement intermédiaire (moyen standing). L’un des segments où il y a une forte demande insatisfaite jusque-là. Sur le haut standing, l’ambition est de valoriser les réserves foncières, rehausser les standards avec des projets maîtrisés.

Le groupe s’engage à gérer projet par projet, tranche par tranche pour maîtriser le risque. Les relais de croissance se trouvent également en zone subsaharienne, surtout dans le logement social et les hôpitaux. «Nous avons une forte demande dans plusieurs pays africains. Nous étudions les nouvelles opportunités. Chaque projet sera examiné au cas par cas pour ne pas prendre des risques inutiles», explique Ammor sans vouloir citer les pays demandeurs, concurrence oblige! Sur le reste du continent, le promoteur a lancé de nouvelles tranches en Côte d’Ivoire, et avance bien sur son projet au Cameroun.

Bâtiment industriel: Why not!
Le top management du groupe Alliances dit suivre de près l’ensemble des opportunités qui s’offrent au marché de l’immobilier. Plus encore, dans un contexte marqué par l’attractivité de grands groupes (Renault, PSA, Bombardier…) et conforté par le plan d’accélération industrielle, Alliances parie sur le bâtiment industriel, un nouveau segment inscrit dans la vision de développement. «C’est la prochaine étape. Nous sommes en train d’étudier les modalités de ce positionnement», confirme Ammor, qui plus est un ancien de TMSA, donc rodé à ce type d’exercice et à la maîtrise de grands projets d’envergure industrielle.

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