Vivre ensemble et chacun chez soi : l’habitat participatif, un concept qui fait des émules à Toulouse

Vivre ensemble et chacun chez soi : c’est le credo de ces Toulousains qui ont décidé de partager leur quotidien dans des projets immobiliers collectifs. Une démarche qui fait école…

Ils sont treize adultes et neuf enfants engagés dans une aventure qu’ils veulent durable. Artisans, retraités, CDD… Au cœur de l’expérience d’habitat groupé de «L’Ouvert du Canal», à Ramonville, il y a d’abord une formule qui résume tout : «vivre ensemble et chacun chez soi». Le viatique des huit familles, célibataires ou couples avec enfants, qui ont choisi de bâtir leur maison en partageant tout de A à Z. Au départ Guillaume, Roland, Michèle, Ivelyne ont choisi un architecte, Marie-Christine Couthenx, très investi dans le mouvement participatif. Puis ont ensuite conçu, dessiné et fait construire le bâtiment des huit appartements privatifs qu’ils ont imaginés. Tout en bâtissant eux-mêmes leurs espaces communs. : une salle avec cuisine pour des évènements internes ou externes, un local à vélo, une buanderie, un atelier, une chambre d’amis et un grand jardin.

«C’est une démarche qui participe aussi à réenchanter le monde, explique Maïté Debats la coréalisatrice avec Josyane Zordoya du documentaire «Rue de l’Utopie» (lire ci-contre). Des habitats participatifs il y en a de tous les styles ! Mais au départ les habitants se regroupent autour de valeurs communes : écologie, non-spéculation, solidarité, mixité sociale, mutualisation des biens et des espaces.

C’est cette expérience que nous avons voulu filmer au quotidien, pendant un an et demi, à Ramonville». Où l’on découvre que se loger autrement est une aventure sociale et quasi philosophique. «Tous ces espaces communs, ils les gèrent collectivement, souligne Josyane Zardoya. Ça fait beaucoup de décisions à prendre ce qui n’est pas toujours facile. Ils veulent que leurs décisions se prennent le plus démocratiquement possible, ils ont des méthodes pour ça, notamment la sociocratie, qui favorise la prise de parole de chacun et les prises de décision au consensus, en évitant le vote majoritaire, qui a l’inconvénient de frustrer les minorités. Quelquefois ils font venir un médiateur quand ils sentent que les enjeux sont trop délicats». À «L’Ouvert du Canal», tout le monde n’est pas venu pour les mêmes raisons, mais pour toutes, l’enjeu économique a compté. Leur bien au final revient à 1 200 euros de moins le mètre carré, avec une qualité écologique maximum.

«Certains ont une démarche politique, pour dépasser l’individualisme ambiant, mutualiser leurs ressources, créer de la mixité générationnelle, note Maïté Debats. D’autres ont saisi l’opportunité, ils l’ont pris comme une aventure pleine d’inconnus». Et le mouvement ne concerne pas que des urbains Des projets de «quartiers participatifs» de 20 à 30 logements se montent en zone rurale en alternative aux lotissements. De quoi revitaliser la campagne

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