Rebond de la construction de bureaux à Casablanca

Les mises en chantier de bureaux ont progressé de 35 % dans le Grand Casablanca. Elles se concentrent dans le sud de l’agglomération, alors que le centre est délaissé.

La construction de bureaux dans le Grand Casablanca a connu une augmentation de 35 % en 2017- 2018, a révélé l’étude Casablanca Crane Survey menée par le cabinet Deloitte en collaboration avec Alhambra Property. Cette enquête annuelle porte sur la période qui s’étend du 1eravril 2017 au 31 mars 2018. Elle concerne les réalisations de locaux « en blanc » de plus de 750 m². 207 000 m² sont actuellement en chantier.

« Cette progression s’explique par un indéniable rebond. Nous constatons un rattrapage, car l’année précédente avait été moins propice pour les mises en chantier. Aussi, l’activité est tirée par plusieurs grandes opérations initiées principalement dans le sud de la ville », analyse Olivier Gerarduzzi, Directeur de Real Estate Advisory et d’Asset Strategy chez Deloitte. Un fort attentisme vis-à-vis de la Marina avait pu provoquer la prudence des promoteurs ces dernières années. « Sa commercialisation a rassuré les promoteurs qui montrent désormais plus d’optimisme et d’enthousiasme », affirme Mehdi Serghini, Associé Financial Advisory chez Deloitte, qui met aussi le dynamisme sur le compte du lancement progressif des OPCI (Organisme de Placement Collectif en Immobilier).

Ce regain d’activité se constate notamment dans la zone qualifiée d’ « Entrée de ville Sud » (EVS) qui se prolonge au-delà du Technopark et jusqu’à l’océan. Celle-ci a connu une spectaculaire augmentation de 73 % des constructions de bureaux, car « c’est là que se situent les plus grandes disponibilités foncières », décrypte Olivier Gerarduzzi. Casanearshore, en particulier, accélère son développement avec des chantiers qui s’étendent sur 50 000 m². « Cette zone présente aussi l’avantage d’être sur la route de l’aéroport », relève Mehdi Serghini.

Les auteurs de l’étude ont également constaté une désaffection pour le centre de Casablanca baptisé « Quartier central des affaires » (QCA). Le nombre d’opérations y a baissé de 46 %. « En plus de la rareté et du prix élevé du foncier dans cette zone, les difficultés de circulation et la problématique du stationnement effraient les utilisateurs et par conséquent les promoteurs », souligne Mehdi Serghini. La densité du tissu urbain peut aussi impliquer de lourds efforts de remembrement.

Les promoteurs vont ainsi se rabattre sur des quartiers où le foncier est plus disponible et les prix moins élevés. Casa Anfa, qui inclut Casablanca Finance City, sera l’objet de toutes les attentions dans les années à venir. « Les promoteurs de la zone, filiale de la CDG, ont voulu corriger certaines maladresses commises à la Marina et ont déployé une approche en ligne avec les standards internationaux. Ce sera un véritable laboratoire de centre-ville du 21esiècle. Mais les contraintes existent et nous constatons un ralentissement de la commercialisation des lots lié au contexte économique. Il y a une forme d’immobilisme, mais je pense qu’il se résorbera peu à peu », estime Mehdi Serghini. Première opération de construction de bureaux de grande ampleur de la zone, la tour CFC devrait être terminée dans quelques mois.

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