Magazine “Spécial Habitat”: le camping-car devient une résidence secondaire

Vivre dans un camping-car plusieurs semaines par année séduit autant les jeunes que les retraités. La plupart d’entre eux, à l’instar du Vaudois Alessandro Ichino, considèrent ce véhicule comme une deuxième maison.

Le camping-car est en plein essor. De 17 000 véhicules en 1990, on est passé à 50 000 en 2017, selon les chiffres du Touring Club Suisse (TCS). Autrefois réservée à quelques initiés, souvent des retraités, la maison sur roues attire désormais toutes les catégories de la population, jeunes et familles en tête. Comment expliquer cet engouement? «C’est un esprit de liberté qui fait rêver. Le camping-cariste part où il veut et quand il veut en fonction de la météo», décrit Alessandro Ichino, vice-président du Camping-car club Suisse romande (CCCSR). Ce résident de Pully (VD) possède avec sa femme un logement itinérant depuis vingt-cinq ans et y vit en moyenne une semaine par mois, soit un quart de l’année.

Changer de jardin
«Je vois mon camping-car comme une résidence secondaire. Il y a un espace salon avec une télévision, des tableaux, une cuisine, une salle de bains et une chambre.» La seule différence réside dans son jardin qui change à chaque fois, donnant l’occasion à son propriétaire de jouir d’une vue différente et même d’avoir d’autres voisins. Le camping-car se mue ainsi tantôt en chalet au bas des pistes en hiver, tantôt en maison de vacances au bord de la mer.

Je vois mon camping-car comme une résidence secondaire.
ALESSANDRO ICHINO, VICE-PRÉSIDENT DU CAMPING-CAR CLUB SUISSE ROMANDE (CCCSR)

Une manière d’avoir plusieurs résidences secondaires, tout en limitant l’investissement. Le prix d’achat démarre à 10 000 francs pour un véhicule d’occasion et peut grimper jusqu’à 250 000 francs pour les modèles neufs les plus récents. A cela s’ajoutent les frais annuels, tels qu’assurances, taxe de circulation, carburant et entretien du camping-car, soit un total de 20 000 à 25 000 francs. Mais, la liberté a ses limites. Si dans les pays limitrophes, les camping-cars sont bienvenus, c’est moins le cas en Suisse. Notre septuagénaire y déplore notamment le manque d’aires de stationnement. «Les autorités et les commerçants n’ont pas encore saisi l’intérêt économique des camping-caristes.»

LE CAMPING-CAR EN QUATRE POINTS

1. CHALET MOBILE
Qui a dit que le camping était réservé à la saison d’été? Pas le Vaudois en tout cas qui, dès l’hiver venu, prend la direction des stations de ski. Il se rend volontiers aux Diablerets, dans le Chablais vaudois. «On s’arrête soit au camping, soit sur la place du village.» La commune y autorise les maisons sur roues contre le simple paiement de la taxe de séjour.

2. COMMUNAUTÉ
Cette manière de vivre favorise les rapprochements entre les gens. On aime discuter et partager un bon repas avec ses voisins éphémères. «Nous voyageons souvent à deux ou trois camping-cars. C’est plus convivial et cela donne un sentiment de sécurité.» Et dans ce contexte, les différences d’âge ou de classes sociales souvent s’effacent.

3. VOYAGES
S’il est une chose qu’il apprécie dans ce mode de vie, c’est bien de pouvoir voyager avec sa maison. «J’aime découvrir de nouveaux endroits et rencontrer de nouvelles personnes.» Comme lors de son périple au Maroc avec d’autres camping-caristes.

4. LIBERTÉ
Ce type d’habitat provisoire permet de renouveler constamment le panorama. Mais, il est plus aisé de garer son camping-car à l’improviste en France, en Italie ou en Allemagne qu’en Suisse où les autorités ne voient pas toujours d’un bon œil ces nouveaux nomades.

lenouvelliste.ch

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