Le logement, trou noir de la transition énergétique

En France, la majorité des habitations demeure mal isolée, souligne une étude du réseau d’agences Guy Hoquet.

Un rapport de 1 à 10. C’est la différence de coût entre les dépenses d’énergie d’un logement bien isolé classé A et une passoire thermique classée G, selon une étude du réseau d’agences immobilières Guy Hoquet, publiée mercredi 23 mai.

Pour une surface moyenne de 88 m2, le propriétaire ou le locataire s’acquittera ainsi d’une facture annuelle d’environ 3,50 € par m2 tandis que l’occupant d’un bien G se verra demander pas moins de 32 € le mètre carré.

Un plan de rénovation de l’habitat
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) a été instauré en 2006 et classe les logements en fonction de leur consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Les catégories vont de A (la meilleure) à G (la plus mauvaise).

Le sujet revient dans l’actualité car le gouvernement vient de lancer un plan de rénovation de l’habitat qui vise notamment à faire des travaux d’amélioration dans « 100 000 passoires thermiques par an dans le parc social ».

La France doit réduire sa consommation d’énergie de 30 % d’ici à 2035, estime de son côté l’Ademe, dans sa contribution au débat public sur l’élaboration de la feuille de route énergétique du pays d’ici à 2028, publiée mardi 22 mai.

Un parc de logement assez ancien
La France compte environ 34,5 millions de logements, qui ne disposent pas tous d’une bonne isolation, tant s’en faut. Seulement 5 % des logements sont classés A et 4 % classés B, note l’enquête de Guy Hoquet. La majorité du parc se situe entre les lettres D (40 %), et E (30 %), ce qui représente un coût annuel moyen de dépenses d’énergie de 1 450 €, soit environ 13,6 € par m2 et par an.

« Il y a beaucoup de petites surfaces, dans lesquelles se trouvent des personnes à budget réduit, qui sont en manque criant de rénovation et qui en attendant sont les plus gourmandes en énergie », note Fabrice Abraham, le directeur général de Guy Hoquet. Selon lui, « 83 % des logements du parc existant sont énergivores et pèsent sur le budget des ménages ».

7 millions de logements mal isolés
De son côté, le gouvernement chiffre à 7 millions le nombre de logements mal isolés et estime que 3,8 millions de ménages ont des difficultés à payer leur facture d’énergie.

Un logement construit avant 1970 coûte en moyenne 15 €/m2/an, contre 13 €/m2/an si la date de construction est comprise en 1970 et 2000, et 11 €/m2/an pour ceux construit entre 2000 et 2010. Mais les nouvelles habitations sont encore plus économes d’énergie : pour celles qui ont vu le jour après 2011, la note énergétique n’est plus que de 6 €/m2/an.

Mieux vaut être orienté sud et à un étage élevé
Sans surprise, un appartement exposé plein nord coûte 14 % de plus à chauffer que celui qui est orienté sud, estime l’étude de Guy Hoquet. De même, un bien en rez-de-chaussée affiche une consommation d’énergie 23 % supérieure à celle d’un appartement situé au 3e étage. Au 10e étage, il y a 46 % de différence.

Le type d’énergie a aussi son importance. L’enquête estime ainsi que le gaz est 32 % moins cher que l’électricité. Pour une maison de 110 m2, le mètre carré annuel coûtera 15,54 € si l’usager opte pour l’électricité (1 909,40 € avec abonnement), alors que s’il se tourne vers le gaz de ville, il lui en coûtera 11,03 € le mètre carré/an (1 447,30 € sur un an avec l’abonnement).

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