FOMAHDU 2 à Dakar : Le droit au logement en Afrique doit avoir droit de cité

Dakar – Le droit au logement en Afrique doit avoir droit de cité et devenir le corolaire de toute politique ambitieuse en matière d’habitat et d’urbanisme, a indiqué l’expert international en planification urbaine et développement territorial, Monceyf Fadili.

“L’extrême majorité des pays africains, en dehors du Maroc, n’ont pas inscrit le droit au logement dans leurs constitutions. Il faudrait aujourd’hui que dans la feuille de route de Dakar qui sanctionnera les travaux de la deuxième édition du Forum ministériel africain sur l’habitat et le développement urbain (FOMAHDU) que le droit au logement ait droit de cité”, a-t-il relevé dans une interview accordée à la MAP.

Selon M. Fadili, qui a travaillé pour le compte des Nations Unies pendant une trentaine d’années, “vingt ans après le sommet Habitat II à Istanbul en 1996 qui avait plaidé pour le droit au logement, celui de Quito, en 2016 (Habitat III) a consacré le droit à la ville”.

“L’Afrique se doit de saisir cette opportunité et faire un mix entre droit au logement et droit à la ville”, a soutenu cet ancien représentant de l’ONU-Habitat au Maroc, formulant le vœu que “le droit à la ville, qui est en marche au Maroc, puisse être approprié et adopté par l’Afrique”.

Soulignant que le Maroc dispose d’une expertise très développée en matière de mise à niveau urbaine à travers le programme villes sans bidonvilles, M. Fadili a expliqué que la mise à niveau urbaine suppose un problème au niveau urbain, c’est-à-dire lorsqu’il y a des manques cruciaux, en infrastructures et services de base.

“L’Afrique se doit d’aborder la question des quartiers informels, car 60 pc des habitants en ville dans le continent habitent dans ces quartiers”, a-t-il précisé, relevant que dans certains pays comme le Tchad, le Soudan ou la République centrafricaine ce taux peut atteindre 80 à 90 pc.

Pour le cas du Maroc, a-t-il poursuivi, des avancées énormes ont été réalisées. Depuis le programme villes sans bidonvilles lancé en 2004 sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc compte aujourd’hui 59 villes sur 85 qui sont sans bidonvilles.

Selon M. Fadili, l’habitat informel ou les bidonvilles en Afrique doivent avoir pour première condition la prévention et l’anticipation, lesquelles doivent mobiliser des espaces dotés, du foncier adéquat et des parcelles équipées, avant de passer à la restructuration.

L’accompagnement est également nécessaire, sur la base de financements adéquats, a-t-il fait remarquer, citant à titre d’exemple le Fonds solidarité habitat au Maroc, basé sur la taxe sur le ciment, qui constitue un modèle à suivre en Afrique, et qui génère des centaines de millions de dirhams par an.

Il a par ailleurs relevé que la contractualisation Etat-collectivités territoriales doit d’abord mieux identifier les problèmes, mobiliser les fonds et responsabiliser les collectivités territoriales et les représentants du peuple, ajoutant qu’il faudrait que toutes ces pratiques soient érigées en bonnes pratiques et intégrées dans les politiques publiques afin d’institutionnaliser les processus.

FOMAHDU, dont la deuxième édition (16-17 octobre) est organisée conjointement par le Maroc et le Sénégal, vise à engager l’ensemble des pays africains dans une feuille de route commune dite “Feuille de route de Dakar” pour la mise en œuvre effective du Nouvel agenda urbain, avec des déclinaisons au niveau continental, sous régional, national et territorial.

Plus de cinq cent participants internationaux prennent part à ce forum, dont des ministres africains de logement et de développement urbain. Les journées du forum sont organisées en trois sessions thématiques sous forme de panels axés sur des thématiques tels que “Renouvellement et mise à niveau et urbains”, “Les nouvelles urbanisations”, “Gouvernance des villes et des métropoles”.

MAP

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