Entretien avec Bouaké Fofana, directeur général de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI)
Une délégation ivoirienne constituée d’une vingtaine d’hommes d’affaires et de personnalités gouvernementales était présente au SIB. La participation de la Côte d’Ivoire comme invité d’honneur illustre l’intérêt qu’accorde le Maroc à la consolidation et au développement des relations dans le cadre de la coopération Sud-Sud. La délégation ivoirienne est venue en effet s’inspirer de la dynamique que connaiît le secteur de la construction marocain. Le but étant de parvenir à atteindre les objectifs définis par le programme gouvernemental ivoirien en matière d’habitat.
Parmi les objectifs fixés on note la réalisation de 800.000 unités de logement à l’horizon 2021 et la résorption de 50 % du déficit tout en veillant à relever les défis liés à la promotion de la qualité, la sécurité, la durabilité et l’intégration de la dimension climatique, et la protection de l’environnement. Les relations de coopération avec la Côte d’Ivoire dans le domaine de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et du développement urbain se sont concrétisées par la signature en avril 2018 d’un mémorandum d’entente entre notre ministère et le ministère de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme de ce pays frère. Dans cet entretien, Bouaké Fofana, directeur général de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI), nous dévoile les ambitions de la Côte d’Ivoire à développer un marché immobilier inspiré du modèle marocain.
ALM : La Côte d’Ivoire est mise à l’honneur lors de cette 17ème édition du SIB. Que représente cette participation à l’ensemble des opérateurs ivoiriens ?
Bouaké Fofana : Nous avons beaucoup de choses à apprendre du Maroc. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes ici. Le Royaume a pris beaucoup d’avance sur nous que cela soit dans le secteur de la construction en général ou dans le BTP. Nous espérons, à la faveur de ce Salon, rencontrer d’autres opérateurs marocains pour développer de nouvelles opérations en co-entreprises en Côte d’Ivoire.
En quoi le Maroc inspire-t-il la Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire a aujourd’hui un déficit en logement estimé à 500.000 unités. Ce besoin augmente d’année en année puisque nous n’avons pas les capacités locales pour le combler. L’un des points clés pour nous est la disponibilité du foncier. Toutefois, nous ne disposons toujours pas de système généralisé, précis et clair pour gérer cette assiette foncière.
Suite au partenariat scellé entre le Maroc et la Côte d’ivoire, nous avons effectué une visite qui nous a été d’un grand apport.
Nous avons beaucoup appris de nos homologues marocains et avons découvert dans ce sens le système de gestion adopté au Maroc, notamment en termes de logements sociaux. Nous œuvrons aujourd’hui à avoir les mêmes mécanismes chez nous.
Nombreuses sont les entreprises marocaines à opérer dans le secteur de la construction ivoirien. Quelles sont les opportunités qu’offre votre pays aux opérateurs marocains ?
Le Maroc est à ce jour le seul pays ayant signé avec nous une convention globale d’État à État et de ministère à ministère. Comme j’ai précité, le besoin en logement sur notre territoire est énorme. C’est pour cette raison que nous faisons appel à des entreprises marocaines, en l’occurrence Alliances et Addoha, pour partager avec nous leur savoir-faire en matière de maîtrise du foncier et de promotion immobilière. La Côte d’Ivoire reste un pays très ouvert aux investisseurs étrangers.
Plusieurs incitations fiscales sont mises en faveur des opérateurs. De même, l’accès au foncier n’est pas très compliqué à notre niveau. Les acteurs marocains qui sont présents en Côte d’Ivoire, n’ont pas de handicap particulier. Ils disposent des mêmes avantages dont jouissent les entreprises ivoiriennes. D’ailleurs beaucoup d’opérateurs marocains ont créé des entreprises de droit ivoirien.