Ciment: Les ventes au plus bas niveau

Les cimentiers ne sont pas au bout de leur peine. Ils ont vu leurs ventes chuter de près de 5% au cours des cinq premiers mois. Les volumes écoulés à fin mai ont totalisé 5,76 millions contre 6,04 millions de tonnes, un an auparavant, selon les statistiques fournies par l’Association professionnelle des cimentiers (APC).

Par région, Casablanca-Settat se taille la part du lion. Elle a absorbé 1,24 million de tonnes en repli de 6,7%. Elle est suivie par Marrakech qui, en revanche, a connu une reprise de 8,4% des volumes écoulés (808.561 tonnes). Tanger-Tétouan-Al Hoceïma arrive en troisième place cumulant 735.783 tonnes, en baisse de 3,3% par rapport à fin mai 2017.

Cette région est talonnée par Rabat-Salé-Kénitra dont les écoulements ont régressé de 6,3% totalisant 719.034 tonnes. Pour le seul mois de mai, les ventes ont reculé de 1,9% par rapport au même mois de l’année précédente (1,21 million contre 1,24 million de tonnes).

Cette contreperformance laisse les professionnels perplexes et compromet la thèse d’une éventuelle reprise ou du moins une stagnation des ventes. Le scénario le plus réaliste est celui annoncé à L’Economiste (Cf. Edition du 11 mai 2018) par l’ex-président de l’APC, Mohamed Chaïbi qui s’attend à une année baissière.

En face, LafargeHolcim Maroc anticipe une demande stable pour 2018. Quant aux analystes de CFG Bank, ils prévoient une hausse de la consommation de 1% en 2018, de 2,5% en 2019 et de 3,5% en 2020. «La baisse des ventes en mai compromet sérieusement les réalisations du secteur cimentier. Elle est accentuée par la non-reprise de la construction», précise un professionnel du secteur.

Ceci est visible à travers les canaux de distribution dédiés. Le circuit bâtiment a vu ses volumes se replier de 6.500 tonnes au cours des cinq premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2017. Pareil pour le négoce qui a totalisé des ventes en repli de 46.500 tonnes.

A contrario, les autres segments ont vu leur écoulement augmenter que ce soit les TP (53.772 t), préfabriqué (108.877 t) ou encore le béton prêt à l’emploi (201.021 t). C’est l’effet de la relance des chantiers de travaux publics et d’infrastructures (tramway, LGV, nouvelles gares, …).

Malgré une conjoncture défavorable, les cimentiers maintiennent leurs projets de développement dans un marché en ralentissement, avec des coûts de l’énergie en forte hausse. Néanmoins, les prix sont restés stables. A titre d’exemple, le leader du marché LafargeHolcim Maroc poursuit sa stratégie de développement et d’innovation pour mieux satisfaire les besoins de ses clients. Malgré des résultats en baisse, le groupe veut accélérer son développement dans les provinces du Sud. 2018 sera marquée par l’entrée en production de la station de broyage de Laâyoune ainsi que la passation de la commande de la ligne clinker pour la nouvelle cimenterie du Souss. Le groupe lancera également le premier laboratoire de développement de solutions constructives au Maroc.

Côté interprofession, l’Association professionnelle des cimentiers vient d’élire un nouveau bureau et a renouvelé ses instances au sein de son conseil d’administration. La présidence a été confiée à Tarafa Marouane, président du conseil d’administration de LafargeHolcim Maroc. Il succède à Mohamed Chaïbi qui a été coopté en tant qu’administrateur et nommé conseiller spécial auprès du tout nouveau président de l’APC.

L’assemblée générale, tenue le 7 juin, a également désigné Malik Sefrioui en qualité de vice-président tandis que le poste du trésorier général revient à Brahim Laraqui. Par ailleurs, Mohamed Boujnaoui a été retenu en tant qu’assesseur. Pour sa part, Ahmed Bouhaouli conserve son poste de directeur délégué. Le nouveau bureau devra préparer un nouveau plan d’action.

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